Bazille (Jean-Frédéric) peintre

Jean-Frédéric Bazille est né le 6 décembre 1841 dans une famille aisée, protestante et cultivée de Montpellier (Hérault) et mort le 28 novembre 1870. C'est sûrement le peintre impressionniste le moins connu. Il n'a peint qu'une soixantaine de toiles (environ quatre mille toiles pour Renoir) et restera à tout jamais dans la « jeunesse de l'impressionnisme » (titre de l'exposition qui lui fut consacrée en 2016-2017 par le Musée d'Orsay à Paris)

Frédéric Bazille, la jeunesse de l'impressionnisme

Ses parents veulent qu'il passe son doctorat de médecine. Mais, il veut peindre. Ils lui accordent toutefois l'autorisation de s'inscrire chez Charles Gleyre à Paris. Celui-ci est peintre, et professeur aux Beaux-Arts. Il possédait un atelier rue de Vaugirard surnommé la République. C'est là que furent formés quelques impressionnistes qui deviennent les meilleurs amis de Bazille : Renoir, Monet, et Sisley. Mais Charles Gleyre est trop académique. Ils le quitteront et s'émanciperont ensemble de son classicisme. Ils se retrouvent régulièrement au Café Guerbois 34, boulevard des Batignolles à Paris, avec ses autres amis peintres :  Edgar Degas, Berthe Morisot, l'écrivain Emile Zola, le poète Paul Verlaine et puis toujours Renoir, Monet, et Cézanne qui forment avec Bazille, la « bande à Manet » ou le groupe des Batignolles, parce qu'Edouard Manet – un peu chef de file de tous ces jeunes peintres - habite tout près de là. On y parle peinture, dessins,pinceaux, jolies femmes ; ils sont libres, jeunes et audacieux. Ils vont révolutionner le monde de la peinture, mais ne le savent pas encore.

Avec Monet et Renoir, il apprend à peindre en extérieur à Fontainebleau, en forêt de Chailly, à Honfleur, mais surtout dans son Languedoc natal au domaine de Méric, à Montpellier où la lumière est exceptionnelle. (Cézanne le dit aussi, lui qui a peint au moins quatre-vingts fois, la montagne Sainte-Victoire, à Aix-en-Provence, en fonction de la lumière et de l'heure).

Frédéric Bazille, dont la famille est aisée, n'a pas besoin de vendre ses toiles pour subsister. Il n'a d'ailleurs jamais vendu de toiles de son vivant.  Il est pour ses amis, d'une très grande générosité et il partage d'ailleurs souvent ses ateliers avec Renoir et Monet beaucoup moins fortunés que lui. Il déménagera de nombreuses fois en huit années de présence à Paris, presque une fois par an. Son magnifique tableau « l'Atelier, rue de la Condamine », 1870, Musée d'Orsay, peint avec Edouard Manet, illustre bien l'ambiance amicale empreinte de fraternité, dont il sait s'entourer. Mais sa vie privée, demeure un très grand mystère.

 En 1898, Madame Bazille, mère de l'artiste a offert deux de ses toiles au Musée Fabre de Montpellier pour que sa peinture soit reconnue. Il a quand même eu le temps de présenter des toiles, qui ont été acceptées, au Salon de l'industrie à Paris en 1866, 1868, 1869 et 1870.

Mais pourquoi donc, s'est-il engagé dans ce régiment de zouaves ? contre la volonté de sa famille et de ses amis. Il sera mortellement blessé à Beaune-la-Rolande (Loiret) et meurt à 28 ans et quelques mois.

Degas et Manet, se sont engagés aussi. Manet sera démobilisé pour cause de maladie, tout comme Renoir qui était dans la cavalerie à Bordeaux puis à Tarbes. Monet, père d'un petit Jean, a fui la France pour l'Angleterre.

Bazille aurait déclaré la veille de sa mort : « Pour moi, je suis sûr de n'être pas tué, j'ai trop de choses à faire dans la vie » .... l'optimisme de la jeunesse.

Ici, une conférence très intéressante de la National Gallery of Art de Washington (en version originale sous-titrée anglais)

https://www.nga.gov/audio-video/video/bazille-jones.html

Bonne lecture