Misanthrope (Le): Acte III

Après les 2 premiers actes présentant respectivement les personnages d'Alceste et de Célimène, leur caractère et leurs idées, c'est au tour d'Arsinoé, amie de Célimène, d'entrer en scène : elle apparaît, par la bouche de Célimène, sous les traits d'une dévote par nécessité, ne pouvant plus plaire aux hommes, ce qui n'est pas le cas de Célimène dont la jeunesse, les appas et la conversation favorisent la multiplication des prétendants, qu'elle se plaît à recevoir.

La jalousie d'Arsinoé qui veut faire la morale à Célimène trouve écho dans l'accusation de fausse dévote qu'elle adresse à Arsinoé.

Chaque reproche de l'une répond à chaque critique de l'autre au cours de ce duel verbal auquel elles se livrent dans la scène 4, qui va crescendo, et où les formules de politesse pleines de tact font place aux attaques directes, où chaque réplique prend appui sur la tirade de l'adversaire pour mieux asséner le coup suivant.

Arsinoé reproche à Célimène de ne pas être loyale avec Alceste en feignant de l'aimer ; après cette altercation avec Célimène, elle passera aux actes en cherchant à prouver à Alceste son infidélité, afin de peut-être gagner son cœur ?

Dans ce 3e acte également, Molière, par la bouche d'Alceste, continue de nous dépeindre la cour comme un milieu où l'hypocrisie règne en maître, où tout le monde flatte tout le monde, où les titres d'honneur ne découlent plus du mérite mais des apparences, où finalement la cour est une grande scène de théâtre où chacun veut se mettre en valeur et jouer le meilleur rôle.

Molière n'a-t-il jamais été aussi moderne et intemporel que dans cette pièce ?