Heidi à Francfort

Heidi avait accepté de suivre sa tante Odette uniquement parce qu'elle croyait être de retour le soir même à la montagne, pour ramener du pain moelleux pour la grand-mère de Peter. Mais elle va rapidement déchanter.

Arrivées à Francfort, dans la maison de Mr Sesemann, elles sont toutes les deux un peu décontenancées par la profusion de domestiques aux responsabilités bien déterminées et cloisonnées.

Heidi est présentée à la gouvernante, Mlle Rottenmeier qui, à la demande de Mr Sesemann, s'était adressée à Odette pour qu'elle lui trouve une jeune fille de compagnie de l'âge de Clara (12 ans), originaire de la montagne, pour égayer son existence.

La première impression laissée par Heidi à cette gouvernante est catastrophique : Elle n'a que 9 ans, ne sait pas lire et n'a jamais été à l'école. Mlle Rottenmeier est interloquée et refuse la petite : 'Ce n'est pas ce qui était convenu ! Ramenez-la tout de suite'.

Mais Odette fait la sourde oreille et s'en va.

La gouvernante se résigne à la prendre en charge et se fait un devoir de l'éduquer aussi dignement que l'exige le rang de Mr Sesemann.

Pour commencer, elle décide de l'appeler par son nom de baptême 'Adelheid' qui sied mieux à leur milieu. Elle va lui apprendre à prendre ses distances avec les domestiques qu'elle devra vouvoyer. Et elle va lui inculquer la bonne tenue et le savoir-vivre en lui imposant ses règles strictes.

Clara trouve Heidi très gentille et se réjouit d'avoir enfin une amie à qui parler, car elle s'ennuie toute seule dans son fauteuil roulant.

Mais c'est Heidi qui s'ennuie à présent dans ce milieu qui lui est complètement étranger, à tel point qu'elle s'assoupit pendant le dîner.

Sébastien, le majordome, la porte dans ses bras jusqu'à sa chambre où elle va passer la nuit à rêver de Peter et de son grand-père.

Clara invite Heidi à essayer d'être moins triste et à lui sourire, pour qu'elle ne ressente pas également de la tristesse à son tour. Elle lui promet de prendre toujours sa défense contre Mlle Rottenmeier. Les deux petites filles vont petit à petit s'entendre à merveille et partager des moments de complicité.

Mlle Rottenmeier s'entretient avec le professeur particulier de Clara pour l'avertir qu'il aura une deuxième élève à éduquer, qu'elle lui décrit comme 'une fille arriérée, une sauvageonne'. Mais il veut en juger par lui-même et l'évaluer.

L'évaluation tourne court car Heidi ne sait pas lire ni écrire. Humiliée, elle renverse l'encrier provoquant l'exaspération de la gouvernante.

Heidi cherche par tous les moyens à retourner à la montagne. Frustrée de ne pas l'apercevoir de la fenêtre, elle interroge Sébastien pour savoir où elle pourrait voir très loin. Il lui indique le clocher de l'église. Alors, sans prévenir personne, elle sort toute seule dans les rues de Francfort à la recherche du clocher.

Sur son chemin, elle rencontre un mendiant qui joue de l'orgue de barbarie. Ils conviennent d'un marché : Il lui montre le clocher contre 25 pfennigs, que Clara lui donnera certainement.

Il s'acquitte de sa tâche et Heidi lui demande de rester pour l'accompagner au retour : cela fera donc 25 pfennigs de plus...

Heidi arrive à convaincre le portier de l'église de la faire monter tout en haut. Mais arrivée au sommet, c'est la consternation : aucune montagne à l'horizon.

Avant de prendre congé, le portier lui offre 2 chatons, un peu comme un lot de consolation.

Le mendiant l'accompagne jusqu'à la maison de Mr Sesemann et Heidi rentre enfin, à la nuit tombée. Quel soulagement après l'inquiétude causée par sa disparition, Sébastien l'ayant cherché toute la journée dans tous les recoins de la maison !

La gouvernante, au bord de l'hystérie, la sermonne sur son comportement intolérable au moment où apparaissent les 2 chatons qu'Heidi cachait dans ses vêtements. La gouvernante appelle Sébastien pour qu'il s'en débarrasse. Mais pour faire plaisir aux deux petites filles, il va trouver une cachette au grenier pour qu'elles puissent jouer avec les chatons.

Le lendemain, le mendiant réapparaît à la maison de Mr Sesemann pour réclamer son dû. En voyant sa petite tortue, Sébastien a alors l'idée de jouer un tour à Mlle Rottenmeier : le mendiant va jouer de l'orgue de barbarie jusqu'à ce qu'elle rentre dans la pièce et soit effrayée de voir cette tortue.

Le tour marche à merveille et le mendiant est récompensé de 30 pfennigs supplémentaires pour la musique. 

Un autre jour, pendant la leçon de français, Sébastien apporte un panier à l'attention de Clara, mais la gouvernante interdit aux petites filles de l'ouvrir tant que la leçon n'est pas terminée. Le panier contenait en fait une multitude de chatons dont l'un s'est mis rapidement à grimper sur la gouvernante déclenchant ses cris d'appel au secours, volontairement entendus tardivement par Sébastien.

Mais c'est la plaisanterie de trop et Mlle Rottenmeier décide de punir très sévèrement Heidi d'avoir ramené les chats en l'enfermant seule dans la cave. Clara refuse et affirme que c'est son père qui prendra la décision, laissant la gouvernante dans l'incapacité de la contredire.

Heidi sort une nouvelle fois de la maison dans l'espoir de rentrer chez elle mais la gouvernante la rattrape à temps. Ne cherchant pas à la comprendre, elle la tient pour une ingrate, mal élevée, désobéissante et folle.

Heidi s'effondre en larmes mais Sébastien est là pour la réconforter en lui disant de ne pas tout prendre à cœur car cela n'en vaut pas la peine.

Quelques jours plus tard, le père de Clara arrive chargé de cadeaux et se précipite pour embrasser sa fille qui lui a tant manqué.

Arrive le moment où la gouvernante s'entretient avec lui au sujet de la petite Heidi, qu'elle lui présente comme un être funeste, sujet à des accès de démence.

L'accusation étant grave, il vient voir Heidi et lui demande un service pour analyser son comportement, puis interroge sa fille Clara qui lui affirme que Heidi est tout à fait normale mais que le problème vient bien de la gouvernante.

Clara supplie son père de ne pas renvoyer Heidi. Il décide alors de demander à Mlle Rottenmeier de traiter Heidi sans particularité, comme une enfant normale.

Mr Sesemann prend congé de sa fille en lui promettant de revenir dans 15 jours et lui annonce que sa mère arrivera demain.

En effet, elle arrive de Holstein, chargée de présents pour tout le monde, y compris les domestiques.

Avec délicatesse et amabilité, elle prend le temps de s'entretenir avec chacun et de complimenter les domestiques et Mlle Rottenmeier.

Heidi reçoit un livre spécialement choisi pour elle : un livre qui raconte l'histoire d'un chevrier dans les montagnes.

La grand-mère de Clara va ainsi offrir à Heidi le plus beau cadeau qui soit : elle va lui donner l'envie de lire et provoquer le déclic qui va libérer en elle la volonté d'apprentissage de la lecture : elle lui fait comprendre que ce n'est pas parce que Peter a dit qu'il n'arrivera jamais à lire qu'elle ne doit pas essayer :

'Chacun doit faire ses propres essais dans la vie. Il ne faut pas croire aveuglément ce que disent les autres'. Et elle lui promet que ce livre lui appartiendra dès qu'elle saura lire.

Les progrès d'Heidi en lecture sont si fulgurants que le professeur particulier de Clara croit que cela tient du miracle.

La mère de Mr Sesemann va également détricoter un à un chaque principe sur lequel se base le modèle éducatif autoritaire de Mlle Rottemeier en faisant découvrir aux enfants une façon plus humaine de vivre, tout en les élevant correctement, donnant ainsi une leçon à la gouvernante :

'Il faut savoir se comporter avec bienséance et à-propos dans chaque circonstance. On peut alors se permettre de temps en temps une petite fantaisie'.

Ainsi, elle appelle Heidi par son vrai prénom et l'autorise à l'appeler grand-maman (au lieu de 'Madame'), elle autorise les enfants à manger les asperges avec les doigts, elle les encourage à s'oxygéner et à faire de la gymnastique, elle emmène tout le monde faire un pique-nique au bord de la rivière, etc.

Clara et Heidi sont ravies.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et Mme Sesemann doit repartir.

Peu après, toute la maison est en alerte après que le voisin s'est fait cambrioler et que l'on a retrouvé le lendemain la porte d'entrée de la maison de Mr Sesemann ouverte.

Des indices et quelques déductions rapides conduisent la plupart à croire à la thèse de l'existence de revenants dans la maison.

Mlle Rottenmeier charge Sébastien de monter la garde toute la nuit avec Yoann -un autre domestique-.

Yoann entraperçoit cette nuit-là un fantôme tout de blanc vêtu montant les escaliers avant de fermer brutalement la porte.

Intrigué et inquiet, Mr Sesemann revient et se propose de prendre des photos la nuit.

Cette nuit-là, il aperçoit une ombre blanche ouvrant la porte d'entrée : il s'agit en fait d'Heidi, somnambule, qui rêvait qu'elle allait rejoindre son grand-père.

Le docteur qui a accompagné Mr Sesemann l'alerte sur son état de santé : elle a trop de chagrin, a le mal du pays, et doit impérativement revoir son grand-père.

Mr Sesemann comprend la gravité de la situation et finalement décide de laisser Heidi repartir.

Mais il sait que Clara va avoir beaucoup de chagrin à quitter son amie. Pour la réconforter, il lui promet qu'elle la reverra à la belle saison.

Clara dit au revoir à Heidi en lui offrant un panier de pains moelleux pour la grand-mère de Peter.