Bayeux (La tapisserie de)

La tapisserie de Bayeux

La plus connue de nos tapisseries de l'époque romane est certainement la « Telle du Conquest » (Toile de la Conquête) nommée ainsi à l'origine ou tapisserie de la reine Mathilde qui narre, la célèbre bataille d'Hastings du 14 octobre 1066. Mais elle raconte aussi et beaucoup plus longuement, les événements précédents, de 1064 jusqu'à la bataille, entre Edouard le Confesseur, roi d'Angleterre, et Harold Godwinson, son beau-frère. En effet, le roi Edouard lui demande de traverser la Manche et d'aller prier Guillaume II, duc de Normandie, son cousin, d'accepter sa couronne royale à son décès, car il n'a aucun descendant pour lui succéder. Harold s'exécute, mais à la mort d'Edouard, il se parjure et se fait couronner roi à sa place, d'où la colère de Guillaume, sa vengeance et la mort d'Harold.  Cette version est celle que raconte la tapisserie, mais est-elle la véritable histoire ? Les historiens en doutent. Si cette broderie a été commanditée par Odon (ou Eudes) de Conteville frère utérin du duc Guillaume II de Normandie, il est évident qu'elle est à la gloire du nouveau roi d'Angleterre, son frère. Les Anglais ne pouvaient pas imaginer avoir eu un roi parjure, et les Normands étaient persuadés du bon droit de leur duc.

Selon le musée de Bayeux qui conserve la tapisserie, il précise qu'elle : « comporte 58 scènes dont 25 scènes sont en France et 33 en Angleterre. 10 scènes sont consacrées à la bataille d'Hastings. 9 pièces de toile de lin sont assemblées sur une longueur de 68,58 mètres. 10 couleurs de fils de laine servent à représenter avec des effets de perspective, les 626 personnages, les 37 édifices dont le Mont-Saint-Michel, les 41 navires et autres 202 chevaux et mulets. ». Elle était très probablement plus longue. Mais où est donc passée la scène représentant la victoire ?

Alors une bibliothécaire d'Aurigny, minuscule île anglaise au large du Cotentin (bailliage de Guernesey) ainsi qu'une équipe de brodeurs assistés d'un historien ont imaginé deux scènes finales qui seraient une fête au soir de la victoire et le couronnement de Guillaume le Normand, à Noël 1066. Pourquoi pas ! La nouvelle broderie ne côtoiera jamais l'original mais ne déparerait pas son illustre modèle. Mêmes couleurs, mêmes laines, mêmes broderies, mêmes personnages, sur une toile de lin. Les deux points de broderie utilisés comme sur l'original, sont le point de tige et le point de Bayeux (dit aussi le point de Viking). C'est très réussi. A voir ici :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/manche/iles-anglo-normandes/habitants-aurigny-apportent-touche-finale-tapisserie-bayeux-234107.html

Cette tapisserie artisanale remarquable est inscrite sur le Registre de la mémoire du monde de l'Unesco concernant le patrimoine documentaire depuis 2007. Pour en faire partie le « document » présenté doit posséder un intérêt international de premier plan et avoir une valeur universelle exceptionnelle. Pour la France, outre cette tapisserie moyenâgeuse, nous y trouvons aussi l'instauration de notre système métrique, (que presque tous les pays ont adopté) les archives de Louis Pasteur, l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle ou encore la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 – 1791.

Vous trouverez davantage de compléments lors de la correction.