Sous-doués passent le bac (Les)

Le journal télévisé annonce que le cours privé Louis XIV de Versailles détient le triste record du plus faible taux de reçus au baccalauréat, cette année avec 0% de reçus.  La directrice (et professeur de philosophie) Lucie Jumaucourt se serait bien passé de cette publicité ! Aussi, cette année, elle a décidé de prendre les choses en main, pour ne pas prendre le risque de devoir se séparer de l'hôtel familial si les lycéens venaient à manquer.

Elle s'explique ce résultat par le caractère trop permissif des méthodes d'enseignement de son mari Léon (professeur de mathématiques, de sciences et d'anglais). Cette année donc, il y aura de la 'répression'. Contraints ou forcés, tous auront leur bac, même les plus durs à cuire ! Et même Baptiste Laval, dit 'Bébel', qui cumule 4 années d'ancienneté (volontaires) dans l'établissement.

Et pour commencer, une tenue vestimentaire stricte est imposée par le nouveau règlement à tous les lycéens.

Et pour leur donner un avant-goût de sa discipline de fer, dès le premier jour, la directrice interrompt un cours de Léon, pour changer de place certains élèves susceptibles de discuter pendant les cours.

De plus, une détection automatique de la fumée dans les WC est mise en place pour prendre sur le fait ceux qui s'y isolent pour fumer.

Autre mesure :  une mini-caméra escamotable est intégrée dans le globe terrestre posé sur l'armoire pour surveiller si les élèves sont studieux pendant les cours.

Enfin, carte maîtresse du changement, le professeur d'éducation physique n'est plus une femme mais M. Bruce, athlète de plus de 2m de haut qui en impose, et qui va être mis à contribution à chaque chahut d'un élève ou de la classe, pour lui faire passer un (mauvais) quart d'heure de gymnastique.

Mais avec impertinence, les sous-doués vont détourner toutes les règles, déjouer toutes les mesures concrètes, braver tous les interdits - en ayant soigneusement préparé une riposte - et se comporter en personnes totalement irresponsables, indisciplinés, insolents, mais jamais à court d'idées pour résister à l'autorité et se jouer de leurs professeurs.

En plein milieu de l'année, un nouvel élève, Gaston Pourquier, vient s'inscrire au lycée. Celui-ci est fort différent des autres : très âgé, il tient beaucoup à avoir son bac, ce qui représente un vieux rêve pour lui, et il est prêt à travailler dur pour y arriver. Il est tellement motivé et conscient du coût élevé des études, qu'il arrive, par son énergie et sa force de caractère, à restaurer efficacement la discipline.

Mais les résultats des lycéens restant médiocres (sauf ceux de Gaston Pourquier), la directrice va opter pour un changement radical dans la méthode pédagogique : Afin de les préparer à leur examen, elle va les faire passer à tour de rôle dans la 'machine à apprendre', une nouveauté venue d'Amérique. Cette machine demande de répéter une phrase, et pose des questions sur cette phrase. Une bonne réponse est récompensée par une sucette, et une mauvaise réponse par des coups et claques prodigués par des accessoires de la machine. Chaque étudiant ressort lessivé de l'épreuve.

Pour avoir un après-midi de repos, ils appellent le commissariat pour prévenir d'une alerte à la bombe. Mais ce petit jeu ne fonctionne qu'une fois et ils se font repérer. Ils décident alors de confectionner une petite bombe dans une couscoussière. Mais celle-ci est transportée vers la brasserie où se trouvait une autre couscoussière contenant cette fois une très grosse bombe destinée à une ambassade. Bébel, en se précipitant pour reprendre sa couscoussière ne remarque pas qu'il a pris la mauvaise. En réalisant plus tard son erreur, il est pris de panique et va en personne en parler au commissaire qui se rend sur place avec de l'aide pour retirer la bombe, mais il trop tard : elle explose dans les mains du policier, détruisant le cours Louis XIV sans faire d'autres victimes.

Un procès a lieu au cours duquel on apprend que l'auteur de la bombe est emprisonné. Le juge propose une alternative aux lycéens : une peine de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement ou bien la réussite au bac : l'affaire est donc mise en délibéré en attendant les résultats du bac qui auront lieu dans deux semaines. Les parents, qui veulent éviter le scandale à tout prix, se montrent plus fermes avec leurs enfants en exigeant une réussite à l'examen. Comme ils n'ont presque pas travaillé pendant toute l'année, toutes les familles vont s'associer pour mettre au point et partager différents systèmes de tricherie très élaborés, allant de l'antisèche dissimulée dans la semelle d'une chaussure à un système de reproduction à distance des mouvements pour que le détenteur du sujet (et du savoir) transmette par écrit les réponses. Autre exemple : pendant l'épreuve d'anglais, l'une des étudiantes a demandé d'accoucher sur place et la sage-femme, au courant du texte à traduire, entrecoupait ses encouragements oraux d'envolées lyriques correspondant à ce même texte traduit, donnant la réponse pour tous les candidats. Les oraux aussi se sont déroulés avec des systèmes sophistiqués de tricherie. Si bien qu'au bout du compte, tous les lycéens ont été reçus de justesse (sauf Gaston, reçu mention très bien).

Nos heureux bacheliers se retrouvent dix ans plus tard au même endroit, chacun faisant montre d'une belle situation (ministre, directeur d'une revue, médecin, inspecteur général à la répression des fraudes etc.) tandis que le commissaire, victime de son tempérament, fait maintenant la circulation au carrefour.