Gendarme se marie (le)

C'est le 1er juillet, le début du rush des vacanciers vers Saint-Tropez, avec tous les risques de dérives comportementales qu'engendre une concentration aussi importante de population dans une station balnéaire.

L'adjudant Jérôme Gerber transmet les instructions du préfet : se déguiser en civil pour faire régner l'ordre.

Le maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot, habillé comme un vacancier, conduit sa décapotable à très faible allure sur une route comportant une ligne continue afin de surprendre les estivants en flagrant délit d'infraction au code de la route. Personne ne s'est laissé prendre à son piège à part une voiture rouge filant à vive allure et manquant de peu de provoquer un accident. Cruchot prévient aussitôt les gendarmes en uniforme qui l'interceptent quelques kilomètres plus loin.

Les autres gendarmes de la brigade en civil, bien moins impliqués que leur chef Cruchot, se font systématiquement rappeler à l'ordre par leur chef. Surprenant Tricard et Berlicot en compagnie de touristes suédoises, Cruchot freine brutalement provoquant un accident. En sortant de son véhicule pour gronder l'automobiliste responsable, selon lui, de l'accident, et pour réprimander Tricard et Berlicot avec son talkie walkie, il crée une longue file sur cette route sans dépassement autorisé. 

Soudain, une voiture filant à plus de 150 km/h lui fait tomber son talkie-walkie que plusieurs voitures vont aussitôt écraser. Sans moyen de communication, Cruchot se lance à la poursuite de ce bolide, prenant lui-même des risques inconsidérés et évitant de justesse l'accident. Au bout de cette folle course-poursuite, il vient s'échouer au pied de la commission de suspension du permis de conduire et le préfet, hors de lui, lui suspend son permis pendant 6 mois.

Le bolide était conduit par Josépha Lefrançois, la veuve du colonel Lefrançois qui commandait, il y a douze ans, la circonscription régionale de gendarmerie de Basse-Normandie. Elle s'arrête à la gendarmerie de Saint-Tropez et s'entretient amicalement avec l'adjudant, pendant que Cruchot, de retour à la gendarmerie, aperçoit le bolide qui lui avait échappé, l'encercle avec des barrières, revêt le costume du gendarme en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et armé de son bloc-notes à contraventions, déboule dans le bureau de l'adjudant -qui s'était absenté pour lui préparer une collation. La colère de Cruchot qui s'abat sur cette femme fait revenir aussitôt l'adjudant qui s'interpose et lui révèle son identité, ce qui le calme aussitôt et le rend mal à l'aise. Empreint d'un réel sentiment de contrition qui attendrit Josépha, il se dirige vers elle pour se faire pardonner de s'être emporté et elle lui propose d'oublier cet incident en lui tendant la main : c'est le coup de foudre à l'état pur... Et elle l'invite pour prendre le thé le lendemain.

Ce jour-là, il lui apprend que lui aussi est veuf et qu'il a perdu sa femme peu de temps après la naissance de sa fille. Mais, pour paraître plus jeune, il lui fait croire qu'elle est toute petite. Soudain, la branche sur laquelle étaient perchés Fougasse et Merlot pour espionner Cruchot cède et Cruchot se précipite pour coller quatre jours de balai au coupable. Admirative de son autorité, elle songe à l'avancement de Cruchot.

Le lendemain à la gendarmerie, Cruchot reçoit une lettre de Josépha l'invitant à danser samedi soir. Il s'empresse alors de suivre des cours de danse pour se mettre à niveau.

Sa fille, qui le surveille continûment de près, essaie de deviner s'il s'offre une aventure ou cherche à se remarier. Elle le suit dans la boîte de nuit et, pendant le cha-cha-cha que Ludovic et Josépha dansaient, elle les interrompt et, en prenant son père par la main pour danser avec lui, provoque la discussion : elle lui demande d'être présentée à elle, ce qu'il refuse pour le moment, sans donner d'explications. Il revient avec autorité pour chasser celui qui s'était mis à danser avec Josépha. Josépha s'indigne devant le comportement de ces jeunes filles qui sautent au cou des inconnus, puis lui demande avec insistance de voir sa fille ; mais il fait la sourde oreille.

Le lendemain, Josépha arrive avec une poupée pour 'la petite'. Nicole, qui aperçoit la scène de sa chambre, comprend tout et s'amuse à jouer le rôle d'une petite fille mal élevée pour ridiculiser son père.

Josépha reconnaît celle qui aborda familièrement Ludovic la veille, et comprend qu'il a voulu se rajeunir pour lui plaire. Après une discussion vive entre les deux femmes, le temps est à l'apaisement et rapidement à la complicité, où Cruchot va être mis à l'écart. Comme le dit Nicole : 'Une femme ne peut être comprise que par une femme.' Elles courent les boutiques et s'amusent ensemble toute la journée.

De son côté, le malheureux Cruchot va confier à l'adjudant ses tourments. Ce dernier, amoureux lui aussi de Josépha, lui conseille de rompre. Pour cela, il a un plan : Ludovic va inviter Josépha au Byblos, mais n'y sera pas, contrairement à Gerber. Ludovic ira à la place au Poster, en pleine débauche avec des filles, et Josépha surprendra la scène et, écœurée, rompra. 

Ce soir-là, effectivement, Gerber fait croire à Josépha que Ludovic n'a pas pu se libérer à cause d'un rapport à finir. Ils dansent ensemble, puis discutent mais l'esprit de Josépha est ailleurs. Gerber lui propose de l'emmener au Poster. 

Mais le plan va tourner au vinaigre quand Cruchot va être happé par la bande de jeunes désireux de poursuivre la soirée au Byblos, juste au moment où Gerber et Josépha allaient venir. Gerber, accompagné de Josépha au Poster, tombe non pas sur Cruchot mais sur sa propre femme, Cécilia Gerber, qui était censée passer la soirée chez elle avec Nicole mais qui s'est laissé entraîner par cette dernière au Poster.

Cécilia tombe des nues et regrette de lui avoir été fidèle pendant 20 ans et prend le premier cavalier venu ; Josépha lui dit qu'elle ne lui pardonnera jamais de l'avoir mise dans cette situation et Nicole le réprimande aussi.

Gerber reçoit ensuite un appel de Cruchot, au Byblos, pour lui expliquer son absence. Josépha qui surprend la conversation s'en va aussitôt rejoindre Ludovic au Byblos et le retrouve seul, convaincue qu'il s'y trouvait toute la soirée et que Gerber lui a menti. Elle lui révèle que Gerber a tout fait pour l'empêcher de le voir (ce qu'il savait) et qu'il lui a fait une cour éhontée, ce qui déclenche sa colère et attise sa jalousie.

Encouragé par Josépha, Cruchot va passer l'examen pour devenir adjudant-chef, tout comme Gerber. Chacun révise durement et assidûment, soutenu par ses proches qui jouent le rôle de coach.

Le jour J, ils arrivent à Marseille pour passer cet examen composé d'une épreuve écrite d'une heure, et de deux épreuves orales. Le sujet de l'épreuve écrite : 'Le rôle de la gendarmerie dans la mission de renseignement'. Cruchot déballe tout son attirail de papeterie avant de commencer à plancher, sous l'œil curieux de son supérieur. L'épreuve paraît bien plus difficile à Cruchot qu'à Gerber qui est rapidement à court de papier, tandis que le premier est rapidement à court... d'idées. Dix minutes avant la fin, Cruchot qui ne trouve plus rien à écrire, tente de déconcentrer son concurrent direct en frappant avec son stylo de manière rythmée, ce qui n'a pas échappé à l'examinateur.

Pendant l'heure du déjeuner, Cruchot et Gerber échangent leurs impressions sur l'épreuve, et chacun veut en faire voir à l'autre de tout ce qu'il a pu mentionner sur sa copie et que l'autre aurait pu oublier.

L'après-midi, durant l'épreuve orale, le même examinateur, en voyant Cruchot hésiter, se met à frapper avec sa règle de manière rythmée, en lui lançant : 'C'est gênant, n'est-ce pas ?'

Puis arrive le jour des résultats qui tiennent compte des épreuves mais aussi de la qualité du dossier de chaque candidat : Les données sont introduites dans un gros ordinateur qui compile ces informations et ressort le nom du vainqueur : il s'agit de Cruchot qui, ivre de joie, plane sur un petit nuage et va attraper la grosse tête ...

L'ambition de Josépha pour Ludovic ne s'arrête pas là : elle veut faire de lui un colonel puis un maréchal, et propose à Ludovic de revêtir l'uniforme de son mari en attendant, ce qu'il finit par accepter, sous les yeux de Gerber, espionnant au loin la villa de Josépha.

Cruchot devenu supérieur de Gerber, l'ambiance au sein de la gendarmerie va se dégrader rapidement et des clans vont se former, certains prenant le parti de Cruchot (comme Fougasse) et d'autres restant fidèles à Gerber (comme Merlot). Cruchot lance l'opération 'Mérou' : il impose à toute la brigade (y compris à Gerber mais pas à lui-même) un entraînement intensif de plongée sous-marine pour régler la circulation sous-marine. 

C'est pendant une phase d'entraînement que le colonel (qui était examinateur lors du concours) vient pour informer que, après vérification, et suite à une erreur du prototype d'ordinateur, Gerber est nommé adjudant-chef en lieu et place de Cruchot. Gerber darde alors sur Cruchot un regard vindicatif qui le foudroie sur place.

Et de retour à la gendarmerie, Gerber récupère son grand bureau, s'approprie l'idée de l'opération Mérou et impose à Cruchot de plonger, et même d'être le premier à plonger. Au cours de la plongée (à laquelle le fidèle Merlot sera dispensé), Cruchot qui pressentait un malaise, se met à couler. Il en sera bon pour quelques jours de repos au lit.

Josépha se fait kidnapper par Frédo, un malfrat qui s'est échappé de prison et qui a un petit compte à régler avec Cruchot. N'étant pas au courant que Cruchot n'est plus adjudant-chef, il oblige Josépha à téléphoner à l'adjudant-chef pour lui demander de venir passer la nuit avec elle, chez elle. Gerber est aux anges et court la rejoindre.

Mais Cruchot a fait un rêve prémonitoire et sent que Josépha est en danger et se précipite pour la secourir. Gerber pénètre dans la chambre de Josépha et Frédo, en embuscade, se précipite sur lui et l'assomme. Josépha a tout juste le temps d'appeler les gendarmes avant que Frédo ne la rattrape ; Cruchot arrive et entend les cris de Josépha mais Frédo arrive toujours à lui échapper ainsi qu'à la police arrivée très rapidement sur les lieux.

Une course-poursuite s'engage alors entre Cruchot et Frédo en voiture : Cruchot appelle la gendarmerie et demande du renfort (barrages, hélicoptères et brigade voisine). Mais Frédo traverse le barrage à folle allure, suivi par Cruchot, contraint de prendre d'énormes risques pour l'arrêter. Dans un virage qu'il n'a pas réussi à négocier, Cruchot perd le contrôle du véhicule qui fait de nombreux tonneaux dans un terrain en pente puis se retrouve éjecté et atterrit dans la moto side-car de la religieuse ravie de le revoir et de filer à toute allure pour l'aider une nouvelle fois à attraper des malfaiteurs.

La filature prend fin à Saint-Tropez même, à bord d'un bateau rempli de cageots, où Ludovic se décide enfin à demander la main de Josépha.

Toute la brigade est invitée au mariage. Gerber propose à Cruchot une partie de boules pour la soirée mais Josépha décline l'invitation : pas ce soir...