Société féodale - cours

La féodalité débute au IXe siècle. Elle est propre à l'Occident européen.

Elle se caractérise par une autorité centrale affaiblie et un pouvoir souverain distribué dans les fiefs qui sont les unités politiques de base.

Durant cette période troublée par de nombreuses invasions, la résistance locale est organisée par des chefs locaux : les seigneurs.

Les seigneurs ont tout pouvoir sur leur territoire : ils ont le droit de ban (droit de punir, de contraindre, de juger) et doivent assurer la protection de leurs paysans.

Les seigneurs étant de puissance inégale, certains (les vassaux) se mettent sous la protection d'autres plus puissants (les suzerains) en jurant de rester fidèle et d'aider leur seigneur. L'acte de reconnaissance appelé hommage est suivi du serment de foi.

   

Le contrat engage les deux parties qui ont chacune des obligations :

- Le vassal doit assurer le service d'ost (d'une quarantaine de jours par an) en contribuant à constituer les troupes armées de son seigneur : il doit venir aider son seigneur avec ses armes pour le défendre s'il est attaqué ; il doit garder le château et escorter son seigneur ; il doit verser des aides financières à son seigneur à de multiples occasions ; il doit lui fournir des conseils, notamment lorsque son seigneur rend la justice.

- De son côté, le suzerain concède à son vassal le fief : un territoire qui lui rapportera des revenus et lui permettra de vivre. Et il le protège contre ses ennemis et lui rend justice.

  

Cette dépendance qu'est la vassalité est apparue lorsque Charlemagne a obligé les plus importants hommes libres à lui prêter l'hommage, devenant ainsi ses vassaux, qui eux-mêmes obligèrent d'autres hommes libres à leur prêter l'hommage, assurant ainsi la fidélité de tous à l'empereur. Dans cette société féodale très hiérarchisée où les hommes sont subordonnés les uns aux autres, un vassal peut donc aussi être suzerain d'un seigneur moins puissant que lui.

La seigneurie (ou domaine seigneurial) comprend un château fort conçu pour se protéger, qui est entouré de terres cultivées par des paysans appartenant au seigneur (serfs). Durant sa vie, le serf dispose de son manse (parcelle agricole suffisamment importante pour nourrir sa famille) avec la permission de son seigneur. Mais à sa mort, tous ses biens reviennent au seigneur et il ne peut faire de testament : c'est la mainmorte. Pour y échapper, les enfants peuvent vivre sous le même toit que leurs parents même après le mariage et continuer à faire fonctionner la communauté après le décès de leurs parents (En revanche, le départ d'un seul membre de la communauté suffit pour la dissoudre).

Contrairement au serf, le vilain est un paysan libre qui n'est pas la propriété du seigneur et qui possède ses terres.

 

Les conditions de vie des paysans sont très rudes :

Les serfs ont l'obligation d'utiliser le moulin, le pressoir et le four seigneuriaux et paient des redevances pour cela (appelées banalités).

En plus de cela, le seigneur perçoit la taille (impôt direct en contrepartie de la protection accordée par le seigneur), le cens (redevance foncière), le champart (impôt proportionnel à la récolte), le chevage (redevance annuelle qui traduit l'état servile), le formariage (lorsque le serf se marie avec une personne qui n'est pas de la seigneurie ou qui est libre) et bénéficie des corvées (travaux et services dus gratuitement par les paysans à leur seigneur).

Et le paysan doit aussi payer la dîme (un dixième de leurs revenus agricoles pour le clergé)