Mondialisation et délocalisation

La mondialisation et les migrations qu'elle engendre.

Zuong, cultivateur de coton, habite dans la campagne chinoise. Paradoxalement, alors que l'industrie textile chinoise se développe, Zuong se voit contraint d'abandonner sa campagne et ses cultures pour aller travailler dans les usines de textiles situées dans l'est de la Chine, sur le littoral. Il écrit une lettre à son ami Arthur qu'il a connu lors d'un voyage en France.

La culture du coton

Mon cher Arthur,

Je suis bien triste de savoir que tu as, comme beaucoup de tes collègues, perdu ton emploi. J'espère que tu ne seras pas obligé de quitter ta région natale ou de changer de profession. Chez nous, en Chine, nous voyons des entreprises européennes installer des usines sur notre territoire. Tu sais sans doute que, depuis son entrée dans l'économie de marché, la Chine est devenue le plus grand marché du monde et que le textile, notamment, est en pleine expansion. Hé oui, la mondialisation fait maintenant de nous deux des concurrents. On n'hésite plus à venir produire à l'autre bout de la planète afin de profiter de notre main-d'œuvre bon marché. Il faut dire aussi que la classe moyenne chinoise, qui s'équipe en biens de consommation tels que voitures, téléviseurs, appareils électroménagers modernes, est aussi devenue un marché intéressant. Mais, le fait que des matières premières nous sont envoyées d'Europe pour être transformées, puis réexpédiées et vendues chez vous à des prix hors concurrence, me paraît absurde et peu écologique !

Tu penses ainsi que mes affaires vont bien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis contraint d'abandonner ma culture de coton pour aller rechercher du travail dans une usine de textile située à Hangzhou, dans la Chine littorale. En effet, je n'arrive pas à produire en quantité suffisante et à un prix aussi compétitif que le souhaiteraient les dirigeants du textile. Ils préfèrent importer de l'étranger du coton à bas prix. 

Comme tu peux le constater, la situation n'est pas simple pour moi aussi !

Bien à toi,

Ton ami Zuong.