Petite question littérature
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Message de rosebonbon posté le 08-05-2017 à 17:05:54 (S | E | F)
Bonjour à tous!
Ce post pour vous demander un peu l'aide pour mon devoir de littérature (sur une lettre persane de Montesquieu)...
Voici le texte:
"Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi ; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'entourait. Si j'étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.
Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à la charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point connu. Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan, et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique ; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche ; mais, si quelqu'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement : " Ah ! Ah ! monsieur est Persan ? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? "
La question est: Relevez un détail qui montre l'humour de l'auteur.
Je ne comprends pas vraiment la question...on me demande de citer une phrase comique du texte?
Merci d'avance de votre aide!
Message de rosebonbon posté le 08-05-2017 à 17:05:54 (S | E | F)
Bonjour à tous!
Ce post pour vous demander un peu l'aide pour mon devoir de littérature (sur une lettre persane de Montesquieu)...
Voici le texte:
"Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi ; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'entourait. Si j'étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.
Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à la charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point connu. Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan, et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique ; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche ; mais, si quelqu'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement : " Ah ! Ah ! monsieur est Persan ? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? "
La question est: Relevez un détail qui montre l'humour de l'auteur.
Je ne comprends pas vraiment la question...on me demande de citer une phrase comique du texte?
Merci d'avance de votre aide!
Réponse : Petite question littérature de rosebonbon, postée le 08-05-2017 à 18:55:48 (S | E)
s'il vous plaît...
Réponse : Petite question littérature de jij33, postée le 08-05-2017 à 19:14:41 (S | E)
Bonjour rosebonbon
L'humour est plus fin, plus léger et plus subtil que le comique : ne les confondez pas. Le comique peut faire rire, l'humour fait simplement sourire, pour peu qu'on le comprenne. On trouve dans ce texte, venant de Rica, une certaine dose d'autodérision qui prête à sourire et, vers la fin du texte, des remarques sur le changement de costume, sur le manque soudain d'intérêt de Rica aux yeux des Parisiens, et sur le retour de cet intérêt qui peuvent amuser le lecteur en mettant l'accent sur la frivolité et la curiosité des Parisiens. L'ironie et le ton satirique participent à cet humour.
En bref, il existe dans ce texte plusieurs phrases pouvant répondre à la question qui vous est posée, mais en relever une ne suffit pas : encore faut-il expliquer ce qui en fait l'humour.
Bonne réflexion.
Réponse : Petite question littérature de rosebonbon, postée le 08-05-2017 à 19:59:12 (S | E)
Merci pour votre aide toujours aussi utile!
Donc par exemple, je pourrais choisir la phrase suivante:
"Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu."
Cette phrase montre bien l'humour de l'auteur car il sait bien que ce n'est pas lui en particulier qui est représenté sur les images mais les Persans en général, et qu'elles n'ont pas été exposées dans les boutiques, sur les cheminées, à cause de sa présence.
Mais il veut ainsi souligner et montrer le côté comique de la curiosité des Parisiens vis-à-vis des étrangers et, ici en particulier, des Persans.
Qu'en pensez-vous?
Réponse : Petite question littérature de jij33, postée le 08-05-2017 à 20:19:14 (S | E)
Oui, pourquoi pas ? Mais ce texte contient d'autre phrases, plus parlantes. Que pensez-vous de la dernière ? Ou de celle-ci : J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique ; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux ?
Réponse : Petite question littérature de rosebonbon, postée le 09-05-2017 à 09:50:03 (S | E)
merci encore une fois pour votre aide!
Pour la dernière phrase je pourrais donc dire:
"Ah ! Ah ! monsieur est Persan ? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? "
Cette formule finale montre bien l'humour de l'auteur qui veut prouver le côté comique voire ridicule de l'arrogance des Parisiens qui se prennent pour seule référence et n'imaginent pas qu'on puisse être différent d'eux. A leurs yeux, toute personne différente est une curiosité presque étrange.
Que me conseillez vous entre cette phrase et celle d'avant?
Réponse : Petite question littérature de jij33, postée le 10-05-2017 à 00:34:14 (S | E)
Bonsoir
Il est évident que cette phrase, qui est la chute de la lettre, ne manque pas d'humour !
Bonne continuation.
Réponse : Petite question littérature de rosebonbon, postée le 10-05-2017 à 10:20:02 (S | E)
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